Algorithmes de recrutement : utilité, fonctionnement et limites

Les algorithmes de recrutement sont devenus des alliés incontournables des professionnels RH, en particulier dans les environnements où le volume de candidatures est massif et les délais de réponse très courts, comme en intérim. Leur promesse ? Gagner du temps, améliorer le matching entre profil et besoin, et réduire certains biais liés au jugement humain. Mais comment ces outils fonctionnent réellement ? Et surtout, peut-on leur faire entièrement confiance dans un domaine aussi sensible que l’embauche ?

Lisa Ramet

Équipe ETT

Que fait un algorithme de recrutement ?

Un algorithme est une suite d’instructions logiques, structurées et finies, conçue pour résoudre un problème ou effectuer une tâche spécifique. Il ne s’agit pas d’un programme informatique à proprement parler, mais d’une méthode formalisée qui peut ensuite être traduite en code et exécutée par un logiciel.

Dans le domaine du recrutement, un algorithme de recrutement désigne un ensemble de règles et de calculs appliqués à des données de recrutement pour évaluer, classer ou recommander des profils. L’algorithme peut et est souvent intégré dans un outil de recrutement (ATS). Ils sont utilisés à différentes étapes du processus, depuis la présélection jusqu’au matching final. Ils peuvent ainsi :

  • Analyser les données structurées et non structurées issues des CV, lettres de motivation, profils en ligne ou historiques de candidatures.
  • Repérer des mots-clés et des indicateurs de pertinence, comme des compétences, des diplômes, des expériences spécifiques ou des certifications.
  • Attribuer un score à chaque profil, en fonction d’une grille de critères pondérés, afin de prioriser les candidatures.
  • Classer automatiquement les profils en fonction de leur adéquation avec une offre d’emploi.

 

Les algorithmes les plus avancés et nourris à l’intelligence artificielle peuvent aussi apprendre des recrutements passés pour affiner progressivement leurs recommandations, envoyer des emails et notifications, confirmer des rendez-vous ou traiter les grandes étapes du processus de recrutement. À noter que ces algorithmes ne prennent pas de décision à proprement parler, mais orientent l’attention du recruteur vers les actions à réaliser.

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Algorithmes de recrutement : quels sont les avantages pour les recruteurs ?

L’intégration des algorithmes dans un ATS pour des processus de sourcing et de sélection offre plusieurs avantages concrets, notamment pour les agences d’intérim confrontées à un afflux quotidien de candidatures :

  • Gain de temps considérable : le tri automatique des candidatures élimine les tâches répétitives et chronophages, comme la lecture manuelle de centaines de CV.
  • Optimisation des ressources RH : les recruteurs peuvent se concentrer sur la relation candidat, l’évaluation comportementale ou la préparation des missions.
  • Meilleur ciblage : grâce au scoring intelligent, les profils les plus pertinents remontent en priorité, augmentant les chances de réussite dès la première sélection.
  • Réduction des biais humains : en automatisant certains critères objectifs (diplômes, certifications, années d’expérience), les algorithmes permettent de neutraliser partiellement les effets de l’intuition ou des préjugés inconscients.
  • Suivi des performances : les outils les plus avancés permettent de mesurer la qualité du matching dans le temps, et d’ajuster les paramètres en continu.

Peut-on faire confiance aux algorithmes ?

La question de la fiabilité des algorithmes de recrutement est au cœur des débats, notamment depuis que plusieurs cas médiatisés ont révélé des effets indésirables dans leur utilisation. En 2018, par exemple, Amazon a dû abandonner un outil de recrutement automatisé qui favorisait systématiquement les candidatures masculines pour des postes techniques, en raison d’un biais issu des données d’entraînement. Ce cas emblématique a mis en lumière un point fondamental : un algorithme n’est pas neutre. Il reflète les règles qu’on lui donne, mais aussi les données sur lesquelles il a été formé.

La qualité des résultats dépend donc en grande partie de la qualité des données initiales. Si l’historique de recrutement de l’entreprise contient des biais en matière de genre, d’âge, de diplôme ou d’origine, l’algorithme risque de les reproduire, voire de les amplifier. C’est pourquoi la diversité des jeux de données et la transparence sur les critères utilisés sont essentielles. Il ne suffit pas de faire confiance à la technologie : il faut être en mesure d’en comprendre les mécanismes et d’en évaluer les effets.

Par ailleurs, un algorithme n’est pas un outil figé. Il doit être ajusté, testé et recalibré régulièrement. Cela implique de mesurer sa performance sur des cas réels, d’analyser les écarts entre les recommandations algorithmiques et les décisions humaines, et d’identifier d’éventuels effets de bord. Par exemple, un algorithme qui surpondère l’expérience dans un secteur donné peut passer à côté de profils atypiques mais prometteurs, ou défavoriser des personnes en reconversion.

Enfin, il est crucial de rappeler que l’algorithme ne doit jamais être seul aux commandes. Il s’agit d’un outil d’aide à la décision, et non d’un substitut à l’expertise humaine. Le rôle du recruteur reste central pour évaluer des éléments intangibles — comme la motivation, la capacité d’adaptation ou l’alignement culturel — que les données seules ne peuvent pas refléter fidèlement. C’est dans cette complémentarité entre technologie et discernement humain que réside la clé d’un usage responsable et efficace des algorithmes dans le recrutement.

3 conseils pour bien utiliser les algorithmes de recrutement en agence d’intérim

  • Choisir un outil fiable et éthique : avant de déployer une solution, assurez-vous qu’elle respecte les principes éthiques de non-discrimination, de transparence et de protection des données. Le respect du RGPD est obligatoire, mais il existe aussi des normes exigeantes et non obligatoires que les éditeurs peuvent choisir de s’appliquer comme ISO27001 par exemple.
  • Impliquer les équipes RH dans le paramétrage : la configuration de l’algorithme au sein d’un logiciel (pondération des critères, seuils de scoring, exclusions) doit être co-construite avec les utilisateurs finaux pour refléter les réalités du terrain.
  • Maintenir l’équilibre humain-technologie : même dans des environnements à haute volumétrie, le jugement du recruteur reste fondamental. Il garantit une lecture fine du profil et la prise en compte des éléments intangibles (motivation, adaptabilité, potentiel). La formation et l’accompagnement de l’éditeur sont essentiels pour s’approprier ces outils.

 

 

L’œil de PIXID

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