La digitalisation des RH doit aider à mieux recruter

Retrouvez l’interview d’Étienne Colella, président de PIXID, dans l’émission #JMECO sur BFM Business. Il parle de l’évolution du marché de l’emploi dans un contexte de crise et aborde les tendances sur le recrutement et les nouvelles technologies.

Etienne Colella

Président

YouTube video

Nicolas Doze : PIXID est une plateforme cloud, leader en Europe de la digitalisation et du pilotage des recrutements notamment en intérim, avec aussi la gestion administrative du parcours intérim. Vous êtes spécialiste du travail flexible. Vous travaillez avec les entreprises et les agences d’emploi. Que permettent concrètement les solutions que vous proposez ?

Etienne Colella : Depuis fin 2004, PIXID permet aux entreprises ayant recours à l’intérim, qu’elle soit un Grand Compte ou une petite PME, d’être en relation complètement digitale avec l’ensemble de ses agences d’intérim et de faire les différentes étapes du processus d’achat et de gestion à travers la plateforme (expression de besoin, signature de contrat de mise à disposition, relevé d’activité, contrôle des factures etc.) Cela représente 280 000 ETP tous les jours sur notre plateforme. Tout le processus administratif est digitalisé.

Cela veut dire qu’en passant par PIXID, nous ne verrons jamais l’intérimaire ?

Les intérimaires viennent toujours en agence, vous gardez toujours le contact. Il s’agit surtout du processus administratif allant du recrutement jusqu’au contrôle de la facture, qui lui est digitalisé et ainsi fluidifié.

Vous mettez deux enjeux en avant et notamment « remettre le candidat au cœur de la stratégie RH ». Qu’est-ce que cela signifie ?

Dans le cadre des emplois flexibles, un recrutement est réussi lorsqu’une entreprise propose une mission à un candidat dans lequel ce candidat va réussir. Notre enjeu donc de mettre à disposition des outils digitaux aider à cette rencontre entre l’entreprise et le candidat, pour qu’elle soit la plus qualitative et la plus rapide possible En effet, une étude récente menée avec le cabinet de conseil spécialisé en ressources humaines ACT/ON nous montre que 2/3 des opérationnels trouvent que les recrutements sont trop lents. Ils sont en quête de recrutements plus rapides et des candidats plus qualifiés.

Vous avez parlé d’outils digitaux pour remettre le candidat au cœur de la stratégie RH, vous appelez cela le « TTA », je vous laisse m’expliquer ce que c’est …

Cela vient d’un mot anglo-saxon « Total Talent Acquisition », il est né du constat qu’aujourd’hui il existe beaucoup de silos dans l’entreprise mais aussi dans le monde des RH. Ils utilisent tous beaucoup d’outils qui se parlent peu entre eux. Or nous savons depuis très longtemps que l’emploi flexible est une porte d’entrée vers l’emploi permanent. La stratégie TTA c’est donc de mettre au travers d’un même outil, à la fois l’emploi permanent et l’emploi flexible pour faciliter cette passerelle du flexible vers le permanent.

Est-ce que la notion de marque employeur est quelque chose de bien intégrée sur le marché ? Et j’imagine que derrière les outils technologiques que vous proposez doivent y participer.

La marque employeur n’est pas un concept nouveau mais monte en puissance dans les entreprises. Depuis la pandémie, la façon dont les candidats interagissent avec votre marque devient un « dealbreaker ». Une étude faite par Robert Walters, le cabinet de management de transition, montre que 80% des candidats qui ne sont pas satisfaits du parcours de recrutement sont susceptibles de quittent le parcours de recrutement. La marque employeur devient vraiment la porte d’entrée de l’entreprise et si elle veut trouver ces fameux bons candidats et les candidats que l’on n’arrive pas à trouver, il faut que l’accès via le digital soit le plus immédiat et le plus attractif possible. Amazon permet d’acheter en un clic, cela transforme les habitudes de consommation. C’est vrai aussi pour le recrutement.

Vous êtes au cœur du marché de l’emploi. Comment le regardez-vous aujourd’hui dans le contexte économique incertain qui est le nôtre ?

Nous opérons principalement sur les 90% de l’économie qui ont bien tenu lors de la crise sanitaire, comme le BTP et la logistique. Lorsque l’on regarde l’évolution, nous sommes à + 20% par rapport à 2019 à la même époque, les volumes sont de nouveaux importants. Du fait de l’incertitude, les contrats sont plus courts, en moyenne nous étions de 15 à 18 jours avant la pandémie, maintenant c’est plutôt 10 à 12 jours. En période d’incertitude l’emploi flexible est une variable d’adaptation et d’ajustement pour les entreprises.

L’intérim est une assez bonne vigie da la santé globale du marché de l’emploi. Finalement les tendances ne sont pas si négatives que ça ?

Absolument ! De notre fenêtre, lorsque l’on regarde ces 90% de l’économie, c’est très dynamique et c’est d’ailleurs supérieur aux prévisions sur le 1er semestre 2021. Notre vision est donc très positive de ce point de vue-là.

Vous êtes une entreprise technologique, et on entend de plus en plus souvent les termes de « big data » et d’ « intelligence artificielle. Comment les intégrez-vous dans vos stratégies et processus de recrutement ?

Je pense que ce sont des technologies de plus en plus accessibles, mais nous les mettons en œuvre encore de manière très prudente, avec un grand principe qui est d’être « au service de l’humain ». Par exemple, les entreprises reçoivent encore trop de candidatures peu ou mal qualifiées. Nous savons que L’Intelligence Artificielle va apporter énormément de progrès pour permettre aux recruteurs, en agence intérim ou en entreprise, d’avoir à sa disposition des CVs et des profils vraiment adaptés à sa recherche. De manière assez simple dans notre plateforme, si vous connaissez la période de saisonnalité de votre client, vous préremplissez des viviers avec des candidats dont le profil est le plus à même de répondre aux besoins et à l’inverse de permettre à ces candidats de trouver des missions qui vont leur permettent de progresser.

PIXID, a aussi des engagements personnels autour de la solidarité, pouvez-vous nous en dire deux mots ?

Oui bien sûr ! Depuis des années nous soutenons Action Contre la Faim qui organise tous les ans un challenge sportif inter-entreprise auquel nous participons. De plus, pour des convictions personnelles, nous soutenons plusieurs associations de lutte contre le cancer.

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin