Focus sur la transformation digitale du marché de l’intérim

Tous les secteurs d’activité connaissent une révolution digitale plus ou moins forte et l’intérim n’y échappe pas. Xerfi anticipe une croissance du poids de l’intérim digital au sein du travail temporaire en France, pour atteindre une maturité en 2025.

Son étude s’intéresse notamment à la dynamique des créations de plateformes numériques depuis 2014 (source : Xerfi, octobre 2019, l’intérim digital à horizon 2022). Détaillons les modalités de cette transformation digitale au sein du marché du travail temporaire.

Antoine Poiron

Directeur Offres Sourcing et Partenariats

La genèse de la transformation digitale du marché du travail temporaire

Pour qu’un secteur se digitalise, il est nécessaire d’obtenir une conjonction de plusieurs facteurs. Dans l’intérim, on réunit :

Un environnement favorable

Le marché de l’emploi a besoin de flexibilité, surtout en période de crise, et de la réactivité offerte par le digital.

De plus, ce marché se complexifie. En particulier, la réglementation et le paiement des contrats courts et des missions d’intérim rendent indispensable un support technologique performant. Sans cela, il devient impossible d’assumer les risques juridiques liés à la gestion d’un vivier de talents.

Des moyens technologiques performants

L’amélioration des solutions technologiques sécurise les processus : développement de la signature électronique, des documents certifiés, des coffres-forts numériques. Et ajoutons la vitesse à laquelle ces technologies progressent notamment dans le traitement des données grâce à l’Intelligence artificielle ou la finesse des outils de compréhension des CV qui facilite la sélection des candidats.

Un changement de culture pour les acteurs

Du côté des entreprises, la dématérialisation est en cours depuis plusieurs années. Dans le secteur des RH, citons les bulletins de paie électroniques, les notes de frais dématérialisées. Mais une transformation digitale réussie nécessite un changement profond de culture. Car, plus que des outils, c’est une véritable culture numérique que chaque entreprise doit acquérir. Et c’est sans doute le point le plus difficile d’une transformation.

Pourtant, aujourd’hui, les entreprises veulent confier des tâches à forte valeur ajoutée à leurs salariés, y compris dans les RH. Elles sont prêtes à investir pour automatiser les tâches répétitives.

Du côté des candidats, les nouveaux intérimaires sont de plus en plus digital natives. Ils veulent rechercher un travail comme ils recherchent des produits sur des sites de e-commerce.

Un marché opaque

Le marché de l’intérim est très fermé et encore très manuel. Peu de données circulent, les politiques de prix sont relativement opaques. Ce marché a besoin de se digitaliser pour être plus efficace, plus flexible et plus transparent pour les acheteurs et les entreprises de travail temporaire.

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Match nouveaux acteurs vs acteurs traditionnels

C’est dans ce contexte que sont apparus de nouveaux acteurs digitaux, qui ont entraîné, avec des levées de fonds importantes, les acteurs traditionnels à opérer leur mue digitale.

Nouveaux acteurs

De nouveaux acteurs arrivent sur le marché du travail temporaire et lèvent des millions d’euros depuis 5 ans. Des starts-ups 100 % digitales comme Gojob, Jobandtalent, Bruce, Mistertemp’ ou Iziwork s’adaptent aux besoins des entreprises.

Certaines se spécialisent sur un créneau spécifique comme les étudiants (StaffMe, Crème de la Crème) ou la main d’œuvre dans l’hôtellerie-restauration (Extracadabra, Brigad, Badakan).

D’autres profitent de leur avancée en matière de digitalisation pour étendre leurs domaines de compétences. Par exemple, Qapa, acteur généraliste du recrutement, est arrivé sur le marché de l’intérim.

Ces pure players innovent aussi en offrant des services destinés à rendre excellente l’expérience candidat :

  • un accès 24 heures sur 24 ;
  • matching automatisé entre les demandes et les candidats ;
  • des documents mis en ligne en temps réel ;
  • une signature électronique permettant d’éviter les déplacements ;
  • une offre mobile repensée ;
  • un paiement rapide dès la fin de la mission, etc.

Acteurs traditionnels

Face à eux, les mastodontes de l’intérim sont contraints de créer des plateformes et applications, aux côtés de leurs agences traditionnelles. Par exemple, Adecco a lancé « mon agence en ligne » et Quick Match.

Citons également Mistertemp’ group qui associe un réseau d’agences intérim en franchise avec la puissance des outils digitaux. Quant à Randstad, un des acteurs majeurs de l’intérim, son tout nouveau PDG français est arrivé en pleine pandémie de la Covid-19. Cela le convainc de dynamiser rapidement leur plateforme 100 % digitale Randstad Direct Workforce avec un chatbot, un outil de planification et un outil de suivi sur mobile. 

Ces acteurs traditionnels touchent ainsi un public plus jeune, qui ne serait peut-être pas allé frapper à la porte d’une agence d’intérim. Ils simplifient la vie des milliers d’intérimaires et d’entreprises ainsi que la rencontre entre eux. Cela leur permet ainsi de réaliser des économies importantes en digitalisant des processus inefficaces et chronophages. Par exemples les relances, contrats, planning, papier, disponibilité, etc.

L’œil de PIXID

Le marché de l’intérim avait besoin d’une transformation digitale pour s’adapter aux nouveaux modes de consommation de ses utilisateurs. PIXID, qui gère près d’un tiers de l’intérim en France, accompagne cette modernisation du marché. PIXID développe depuis plus de 15 ans des fonctionnalités qui offrent la simplicité, l’efficacité et la mobilité pour les entreprises comme pour les intérimaires. 

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