L’aménagement du temps de travail est une clé d’un management performant. Contrainte liée à l’activité de l’entreprise, c’est parfois également une attente forte des salariés et intérimaires. Qu’entend-on par l’aménagement du temps de travail ? Quels sont ses objectifs ? Comment transformer cette flexibilité en atout pour attirer et fidéliser les intérimaires ?
Qu’est-ce que l’aménagement du temps de travail ?
Définition
L’aménagement du temps de travail correspond à une organisation des heures de travail sur une période supérieure à la semaine pour s’adapter aux variations de l’activité.
Depuis le 22 août 2008, ce dispositif unique remplace les différentes formes d’aménagement connues (article L 3121-41 du Code du travail):
- la modulation du temps de travail,
- l’organisation du travail par cycle,
- les jours de réduction du temps de travail (RTT).
Objectifs pour les entreprises
L’activité d’une entreprise peut être fluctuante en raison soit de commandes irrégulières, soit de cycles saisonniers. Autoriser une flexibilité dans l’aménagement du temps de travail limite le recours :
- aux heures supplémentaires en période pleine,
- au chômage partiel en période creuse.
Ainsi, l’entreprise optimise ses ressources avec une meilleure gestion des pics et des creux d’activité. Elle réduit également ses coûts en limitant le paiement des heures supplémentaires.
Une meilleure organisation des ressources contribue à la performance de l’entreprise autant qu’à la fidélisation des salariés.
L’aménagement du temps de travail améliore les conditions de travail des salariés et la qualité de vie et la santé des collaborateurs, en particulier des plus fragiles : personnes en situation de handicap, en cas de grossesse ou de maladie, à l’approche de la retraite. Pour tous, c’est un meilleur équilibre de la vie privée et de la vie professionnelle.
Les avantages de l’aménagement du temps de travail pour les intérimaires
Tout intérimaire est soumis à l’aménagement du temps de travail applicable au sein de l’entreprise dans laquelle il effectue sa mission (entreprise utilisatrice).
Dans le secteur de l’intérim, les avantages de l’aménagement du temps du travail sont nombreux :
- Une flexibilité accrue offre aux intérimaires la possibilité de mieux concilier vie privée et vie professionnelle grâce à une meilleure anticipation des horaires des missions.
- Une stabilité renforcée limite les périodes d’inactivité et d’activité intense pour mieux répartir les heures de travail.
- Une meilleure attractivité des missions : les intérimaires sont sensibles aux horaires flexibles et à la qualité de vie au travail. Aménager le temps de travail renforce l’attractivité de certaines missions notamment pour les profils pénuriques.
Comment mettre en place un aménagement du temps de travail ?
Un accord d’entreprise, à défaut d’un accord de branche, doit définir les modalités de cet aménagement du temps de travail.
En l’absence d’accord collectif, l’employeur peut organiser le travail par un accord supplétif sur une période maximale de :
- 9 semaines pour les entreprises de moins de 50 salariés,
- 4 semaines pour les entreprises de plus de 50 salariés.
Plusieurs étapes sont obligatoires avant la mise en oeuvre d’un aménagement du temps de travail dans l’entreprise :
- Un affichage au moins 7 jours à l’avance, comportant le nombre de semaines de la période de référence, l’horaire de travail pour chaque semaine et la répartition de la durée du travail
- Une information annexée au bulletin de paie reprend le total des heures accomplies au cours de la période de référence.
- Des documents sont tenus à la disposition de l’inspecteur du travail pendant un an, permettant le contrôle des horaires comptabilisés et accomplis.
Exemples de dispositifs d’aménagement du temps de travail
Plusieurs types d’aménagement du temps de travail sont possibles en fonction de l’activité de l’entreprise : modulation du temps de travail par cycle ou par période, paiement des heures supplémentaires ou récupération, etc.
Par exemple, une entreprise avec une activité saisonnière peut mettre en place une répartition des heures sur un an comportant des périodes hautes et des périodes basses. Une période haute est prévue d’avril à septembre à 40 heures par semaine tandis que le reste de l’année est en période basse à 30 heures hebdomadaires.
L’accord sur l’aménagement doit prévoir un plafond (ici à 40 heures) au-delà duquel les heures supplémentaires sont dues avec une majoration à 25 %.
De la même manière, il est possible d’organiser le temps de travail par cycle de plusieurs semaines si l’activité l’exige.
D’autres accords prévoient l’attribution de jours de repos (RTT) en contrepartie des heures effectuées au-delà de la durée légale.
L’œil de PIXID
L’aménagement du temps de travail touche tous les salariés mais aussi les intérimaires d’une entreprise. Ce processus offre une flexibilité souvent indispensable pour gérer les flux d’activité. C’est aussi une opportunité pour attirer et fidéliser les intérimaires en mettant en avant des conditions de travail attractives. Les entreprises utilisatrices doivent adopter ces pratiques pour se différencier. De leur côté, les agences d’intérim doivent relayer les possibilités offertes pour chaque mission. Les intérimaires leur en seront reconnaissants.